Les Châteaux
Un peu d'histoire locale
(d'après des documents fournis par Marcel Bayart)
ANVIN, Anvinum, Anving signifie eau vive, rivière. Doit sa prospérité à la jonction des voies de communication. Déjà du temps des romains, une chaussée partie de Cambrai pour Zoteux en Boulonnais, y était coupée par l'une des deux voies d'Amiens à Thérouanne. Elle partait de Bonnières pour aller passer la Canche à Frévent. On n'en trouve plus de traces depuis cette rivière jusqu'à Pierremont.
C'est sans doute la route actuelle de Pierremont à Anvin par Fleury, ou bien le chemin de Bermicourt. Elle passait devant l'école, abreuvoir et ferme Lesot pour rejoindre la route d'Anvin à Bergueneuse (café Drouvin). D'Anvin à Thérouanne, cette chaussée est tellement droite qu'elle accuse le caractère de voie romaine.
Anvin faisait partie du Comté de Saint-Pol sur Ternoise (et du baillage).
Le plus ancien acte connu concernant notre village est une charte du XIIème siècle d'Anselme Comte de Saint-Pol. Il y existait une maladrerie fondée dans des temps reculés, elle avait un droit de servage sur toute la paroisse rapportant 300 florins en 1569; supprimée tous ses biens furent réunis à ceux de la maladrerie de Pernes à condition qu'on y reçût les pauvres d'Anvin.
Seigneurs d'Anvin
Enguenard (Enguerrand?) d'Anvin en 1153 est présenté comme un bon sire, sert de témoin dans une charte relative aux religieux de Saint-Jean de Jérusalem. Son frère Guillaume avait le titre d'écuyer. En 1279 Willaume d'Anving sire de Hardinthun signe le contrat de vente du Comté de Guisne au roi de France. Cette famille s'est éteinte vers 1885 (Hardinthun, château fort près de Marquise).
Le 24-4-1298 Robert Comte d'Artois nomme Moreau d'Anving son chevalier. En 1299 le Comte d'Artois mande au Prévost de Calais de donner à Moreau d'Anvin son chevalier et familier 20 tonneaux de vin
Dans une ordonnance de Philippe de Valois en mai 1341, il est fait mention d'un Philippe d'Anving grand fauconnier de France, seigneur de Saint-Riquier. Jean et Jacques de Hardinthun furent tués en 1415 à Azincourt. Un membre de cette famille a pris part à la 3ème croisade.
Châteaux d'Anvin
Par la suite de mariage ou de vente le château d'Anvin et ses terres passent au seigneur de Mametz puis d'Erin, d'Heuchin etc...
Le château était situé derrière le chœur de l'église. Avant l'établissement de la ligne de chemin de fer, on y voyait encore quelques ruines, on dit même que les caves ou souterrains existent encore et qu'il est facile de le constater au moment du passage du train. Il y a environ 80 ans, on trouva sur son emplacement, une quantité d'objets en fer, de pièces de monnaie espagnoles, etc...
Les cahiers des premiers centièmes levés en Artois, en 1569, sur l'ordre de Philippe II, roi d'Espagne, nous révèle, à cette époque, l'existence du château du Petit-Anvin. Quels en sont les origines, les destinées, la gloire ou les revers? On l'ignore. A-t-il soutenu des sièges? On l'ignore également. Sa physionomie ne permet guère de le croire antérieur au XVème siècle. Il n'a rien en effet de ce qui caractérisait les châteaux forts des temps féodaux, et, tout en conservant le cachet d'un siècle de guerres continuelles, son aspect est gracieux et annonce la maison de plaisance des âges suivants.
D'après les traditions du pays, ce château a servi de refuge pendant les incursions ennemies du XVIème siècle, et ses murs portaient encore, en 1860, de nombreuses traces de balles. Il aurait été épargné par le Maréchal de la Meilleraye, quand il campa à Anvin, pendant tout le mois de septembre 1638, ainsi que par les espagnole des Pays-Bas, en janvier 1640. Il appartint à la postérité de Nicolas le Borgne et de Marie de la Forge, et passa au XVIème siècle dans la famille de Lannoy qui l'habita, car le mobilier en fut estimé 100 florins en 1569. François d'Oignies et Isabelle Mesmaere, son épouse, qui le possédaient en 1698, le vendirent, le 6 octobre de cette année, ainsi que 60 mesures de terre à la soll, pour le prix principal de 29 000 livres au profit de Benoît Lallart demeurant à Arras. A la révolution, plusieurs membres de cette famille ayant émigré, le domaine, en l'an V, fut vendu en qualité de bien national. Mme Veuve Lallart de Berles, qui était restée à Arras, put conserver sa part et ne manque pas de racheter celle de ses cohéritiers. Le château échut plus tard en partage à Mme de Villequier, née de Montigny, qui le vendit à M. Platiau, originaire de Longuenesse, près de Saint-Omer.
Malheureusement, M. Platiau fit exécuter sur la terre d'Anvin des travaux fort importants et planta dans le château déjà fort abîmé, la pioche des démolisseurs. Il défricha de même une partie des bois et dessécha une carpière de près de deux mesures, alimentée par une source que la famille Lallart appelait "La Fontaine Louis XIV" par reconnaissance envers ce prince qui l'avait fort obligée.
Le domaine d'Anvin passa, en 1880, entre les mains de Mme du Hays, née Vandercrussen de Waziers, qui en avait fait l'acquisition en remploi de biens qu'elle possédait à Lille et qu'elle avait vendus pour l'agrandissement de la ville. A sa mort, son neveu, M. de Waziers et sa nièce la Comtesse Adrien de HauteClocque, née Vandercrussen de Waziers en héritèrent et afin de ne pas rester dans l'indivision, cette dernière acheta à M. de Waziers, en 1920, la part qui lui était dévolue.
Mme Adrien de Hauteclocque est l'épouse du Comte Adrien de Hauteclocque, propriétaire du château de Bellay-Saibt-Léonard, près Airaines (Somme), seul survivant des trois fils du Comte Gustave de Hauteclocque, de Bermicourt, les deux autres, Henri et Wallemand, étant morts au champ d'honneur pendant la grande guerre.
Églises d'Anvin
En 1729 Anvin a une église réduite à une nef avec choeur orné. Mazinghem a une chapelle de Saint-Waast de la maladrerie fondée au 13ème siècle, la chapelle Saint-Nicolas. L'église de Mazinghem a été détruite en 1618, elle se trouvait sur les bords de la Ternoise dont les eaux l'ont en partie détruite, sur une pierre de la nef fut relevée la date 1564.
Révolution
Le prêtre M.J. Vasseur fut dénoncé par la municipalité d'Heuchin comme réfractaire et ordre fut donné de l'arrêter; il continua son ministère, se cachant dans les bois des environs. Il s'occupait aussi de l'annexe de Mazinghem, c'est à lui qu'on doit le presbytère qu'il laissa à la commune par testament à la commune (c'est une ancienne ferme).
Date de dernière mise à jour : mercredi, 30 novembre 2022